Histoire

Immédiatement à l’ouest de la localité subsiste le tracé de la chaussée Brunehaut, ancienne voie gallo-romaine reliant Caesaromagus (Beauvais) et Samarobriva (Amiens). Des vestiges de constructions gallo-romaines ont été repérés au nord-est du village par Roger Agache par prospection aérienne.

 

À la fin du XVIIe siècle, Saint-Sauflieu était le plus gros village du Sud–Amiénois (actuels cantons de Boves, Conty et Ailly-sur-Noye). Avec 1 100 habitants en 1698, Saint-Sauflieu devançait largement Lœuilly (900 hab.), Ailly-sur-Noye (800), Sains (759), Boves (684), Sourdon ou Rogy (500).

 

En dépit du déficit démographique connu par la plupart des villages de la région, tant du fait de la disette et des épidémies générales dans le nord de la France en 1709-1711 que du fait d’une autre crise, moins connue, caractérisant les années 1718-1719, Saint-Sauflieu, qui n’avait plus que 812 habitants en 1724, gardait cependant la première place qu’il allait conserver au moins jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

La seule culture des céréales ne pouvait suffire à une telle population, il fallait d’autres ressources pour les habitants de Saint-Sauflieu. C’est ainsi qu’ils étaient commerçants itinérants, en particulier ferrailleurs. Au milieu du XVIIIe siècle, les deux tiers des hommes actifs étaient « ferailliers », les autres activités (agricoles, artisanales et commerciales) se partageant le dernier tiers d’actifs. Vers la fin du siècle, il y eut une forte diminution du nombre des ferrailleurs liée à une diversification des activités artisanales au village et à l’apparition de commerçants itinérants (marchands de crin, de tabac, de poteries, de poissons – en particulier de morues et de harengs). Quant aux épouses, elles se faisaient rétribuer comme nourrices, prêtant leur « mamelle mercenaire » (suivant l’expression d’Emmanuel Le Roy Ladurie) aux bébés de « bourgeois » de Paris et Amiens (qui pouvaient être de simples artisans) ou provenant d’institutions charitables comme l’hospice des Enfants Trouvés de Paris (fondé en 1674 dans l’actuel XIIe arr.) ou l’hôpital général d’Amiens. Au XVIIIe siècle, Saint-Sauflieu se trouvait en effet au bord du chemin royal de Paris à Boulogne.

Chef-lieu de canton en l’an VII, Saint-Sauflieu fut par la suite rétrogradée pour être incluse dans les cantons de Sains puis de Boves. D’une étendue de 776 hectares, la commune compte un maximum de 1600 habitants en 1836, 1328 habitants en 1869, mais elle est dépassée par Boves qui a l’avantage d’être desservie par la ligne de chemin de fer de Paris à Amiens inaugurée en 1847. Au XIXe siècle, les habitants de Saint–Sauflieu, comme ceux de beaucoup d’autres villages de l’Amiénois, travaillent pour les manufactures d’Amiens, tissant et coupant le velours, qui sera ensuite teint dans les ateliers de Saint-Leu (quartier d’Amiens). Une briqueterie située au nord du village donne alors aussi du travail à une partie des habitants de Saint-Sauflieu.

(source : Wikipedia)